Le cancer primitif des bronches
Le cancer primitif des bronches est une tumeur maligne prenant son origine dans la muqueuse des bronches. C'est le cancer le plus fréquent de l'homme dans les pays développés. Sa fréquence augmente actuellement chez la femme et l'adulte jeune. Le pronostic est souvent mauvais.
Le tabac joue un rôle important en association parfois avec d'autres agents cancérigènes : amiante, arsenic, chromates, nickel, béryllium, émanations de fours à charbon, radiations, oxyde de fer, substances chimiques organiques...
Le rôle exact de la pollution atmosphérique est encore mal connu.
Les signes de la maladie
Le cancer peut ne donner aucun symptôme et n'être découvert que lors d'une radiographie fortuite des poumons.
Toutefois, peuvent apparaître :
Une toux inquiétante, rebelle mais souvent négligée chez le fumeur bronchitique chronique ;
Une expectoration (crachats) variable et inconstante ;
Une hémoptysie (crachats sanguinolents) ;
Une dyspnée (gêne respiratoire) variable ;
Un wheezing (respiration sifflante) survenant dans certaines positions ;
Des douleurs thoraciques (extension de la tumeur à la paroi) ;
Une pneumopathie traînante ;
Des pneumopathies à répétition ;
Une dysphonie (changement dans le timbre de la voix) souvent plus tardive ;
Une suppuration pulmonaire, une pneumopathie aiguë, une pleurésie purulente nécessitent le contrôle radiologique de la guérison et parfois une fibroscopie ;
Une altération de l'état général : asthénie, anorexie, amaigrissement, fièvre au long cours ;
Un syndrome de compression de la veine cave supérieure (l'obstruction par la tumeur du drainage veineux provoque la dilatation des veines collatérales du cou et de la partie supérieure du thorax : circulation collatérale avec oedème en pèlerine, oedème et congestion de la face, du cou et de la partie supérieure du thorax, suffusion et oedème des conjonctives).
Parfois, le début est plus trompeur :
Il peut s'agir :
De troubles neurologiques provoqués par des métastases : compression médullaire, épilepsie, hypertension intracrânienne (HIC)...
D'un syndrome paranéoplasique :
cutané : dermatomyosite, acanthosis nigricans...
endocrinien : hypercorticisme, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, syndrome d'hypersécrétion d'hormone antidiurétique (Schwartz-Bartter)
neurologique : myasthénie, polynévrite, neuropathie sensitive, syndrome cérébelleux...
De troubles ostéo-articulaires :
Des métastases osseuses avec fracture spontanée
Une ostéoarthropathie hypertrophiante pneumonique
L'examen clinique est pauvre. La recherche des métastases est soigneuse : palpation du foie, des aires ganglionnaires, examen neurologique.
Examens et analyses complémentaires
La radiographie thoracique montre :
Soit l'image de la tumeur elle-même sous forme d'une opacité tumorale irrégulière au niveau du hile pulmonaire ou en périphérie du poumon ;
Soit des signes indirects.
La fibroscopie bronchique (bronchoscopie) permet de voir la lésion, de pratiquer des biopsies et de prélever les mucosités, de faire des prélèvements dirigés pour les cancers périphériques, c'est-à-dire dans des petites bronches plus lointaines.
La cytologie (examen microscopique des cellules) de l'expectoration est parfois utile.
les marqueurs tumoraux (antigène carcino-embryonnaire, énolase neurone-spécifique) sont utiles au diagnostic, mais surtout ensuite pour suivre l'évolution.
La tomodensitométrie et l'imagerie par résonance magnétique du thorax et de l'abdomen sont très utiles pour le bilan d'extension des lésions (extension locale et recherche de métastases).
Parfois une thoracotomie exploratrice (examen de l'intérieur du thorax par le chirurgien au cours d'une opération) est nécessaire.
L'examen des biopsies permet de faire le diagnostic et de préciser le type du cancer:
Carcinome épidermoïde ou squameux, le plus fréquent chez l'homme ;
Cancer à petites cellules (type 1, II ou III) ;
Carcinome indifférencié à grandes cellules ;
Adénocarcinome, le plus fréquent chez la femme, non lié au tabagisme ;
Cancer bronchiolo-alvéolaire, touche les bronchioles et les alvéoles, atteint l'homme et la femme, plutôt après 50 ans.
Diagnostic différentiel
Toute la pathologie pulmonaire peut donner des symptômes voisins. Le bilan doit donc être complet avant d'éliminer le diagnostic de cancer bronchopulmonaire.